Non ! Contrairement à ce que l'on peut lire un peu partout, l'opéra n'est pas interdit au Turkménistan ! Preuve en est, ce concert très académique donné au conservatoire d'Achgabad par une élève de la classe de chant lyrique - seuls sont interdits les ballets car Turkmenbashi (le père des Turkmènes) juge les danseuses en tutu trop indécentes...
Dans la spacieuse salle de concert du conservatoire, il n'était que de voir le recueillement et l'air de componction affiché par les professeurs et membres du jury devant la performance de l'élève, peinant et s'appliquant sur l'air des bijoux de Gounod, pour comprendre l'importance de l'enseignement du chant lyrique " occidental " dans la république.
Le président veille. Saparmurad Niazov, celui qui se fait appeler Turkmenbashi, père des Turkmènes, est partout. Même dans les couloirs du conservatoire de musique... Dans les salles de cours aussi.
Quand ce n'est pas lui, c'est sa mère, Gurban-soltan, morte pendant le tremblement de terre de 1948 et qu'il a transformée en héroïne nationale, qui veille sur les étudiants. Un des mois de l'année a même été rebaptisé Gurbansoltan en sa mémoire.
Un cours de dutar, l'instrument national turkmène, va commencer. Les étudiants sont en uniforme : costume gris, calot turkmène sur le sommet de la tête (une couleur pour les garçons, une autre pour les filles), sans oublier l'effigie argentée du président épinglée au revers des vestons.
Un petit bonjour de Sally au large de Dakar....de retour de Bissau
@micalement
Rédigé par : el greco | 12/08/2006 à 13:16